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l'exception de quelques livres, je n'ai fait aucune acquisition depuis que je suis à Paris. Après mes deux maîtres qui me coûtent chacun 40 s. par leçon, je n'ai d'autre plaisir que le spectacle. Je ne vais jamais qu'au parterre qui coûte ici 44 s. Ce plaisir a d'ailleurs l'avantage essentiel de me donner une bonne pro­nonciation et de me guérir de toutes les locutions allobroges K

Quand je n'aurais pas été lié depuis longtemps avec Faure2, notre état habi­tuel nous aurait forcé à nous rapprocher. Nous manquons presque toujours d'ar­gent l'un ou l'autre ; alors nous nous ai­dons mutuellement, et attendons jus­qu'au premier du mois. Du reste je vou­drais que tu eusses ici quelqu'un qui veillât sur ma conduite, tu verrais que je mène une vie très rangée, et que je passe une bonne partie de mon temps à lire. J'aime beaucoup mieux la société des grands hommes que celle des âmes rape-

1. C'est pour la mùme raison, du moins avouée, que Beyle, comme il le raconte longuement dans son Journal, prit des leçons de déclamation, d'abord auprès de La Btve, puis de Dugjzon.

2. Fé.ix Fiure, né à Grenoble en 1780, se lia aveo Henri Beyle à l'Êsole Centrile et leur amitié continua à P&rh trè<i intime, Jusqu'après l'Empire et la publication de l'His­toire de la Peinture en II lie. Plus tard Beyle jugera =é\êre-mîntlemigistnttrop gouvernemental et le pair de France dont ie royalisme à ses yeux n'était que platitude.