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LES CENCI
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Le don Juan de Molière est galant sans doute, mais avant tout il est homme de bonne compagnie ; avant de se livrer au penchant irrésistible qui l’entraîne vers les jolies femmes, il tient à se conformer à un certain modèle idéal, il veut être l’homme qui serait souverainement admiré à la cour d’un jeune roi galant et spirituel.

Le don Juan de Mozart est déjà plus près de la nature, et moins français, il pense moins à l’opinion des autres ; il ne songe pas, avant tout, à parestre, comme dit le baron de Fœneste, de d’Aubigné. Nous n’avons que deux portraits du don Juan d’Italie, tel qu’il dut se montrer, en ce beau pays, au seizième siècle, au début de la civilisation renaissante.

De ces deux portraits, il en est un que je ne puis absolument faire connaître, le siècle est trop collet monté ; il faut se rappeler ce grand mot que j’ai ouï répéter