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LES ARCHITECTES

dans un acte d’arbitrage avec la seule qualification de chanoine. Il est remplacé à Amiens par Thomas de Cormont, puis par Renaud de Cormont son fils, qualifié, tout comme Pierre de Montereau, de « cementarius » et vivant encore en 1288 ; la pierre centrale du labyrinthe (posée en cette année 1288) portait en même temps la figure de l’évêque Évrard de Fouilloy, fondateur de la nouvelle cathédrale, et celles des trois maîtres de l’œuvre incrustées en marbre blanc. Mais il faut arriver jusqu’à l’année 1390 pour identifier un nouveau maître maçon de la cathédrale, Pierre Largent (qui quelques années plus tard travaille à l’abbaye de Saint-Bertin à Saint-Omer), suivi bientôt de Colard Brisset, signalé en 1420. La tour du nord a été élevée vraisemblablement par l’un ou l’autre de ces deux architectes. Nous savons encore qu’en 1497, sous la direction du maître d’œuvre Pierre Tarisel (qu’on retrouve à Noyon et à Paris), on entreprit d’accompagner d’arcs-boutants supplémentaires ceux de la partie droite du chœur, qui manquaient d’aplomb, de reprendre en sous-œuvre un des piliers du côté nord du chœur et les voûtes du bas côté voisin, enfin d’établir une forte chaîne de fer dans toute la galerie du triforium pour remédier à une déviation qui devenait inquiétante au transept : ces travaux considérables furent remarquablement exécutés aux premières années du xvie siècle.

On aimerait à connaître les auteurs de la cathédrale de Noyon, dont la majesté sévère ne saurait se comparer à la gracieuse silhouette d’Amiens, et qui d’ailleurs est d’une construction bien antérieure : au xiiie siècle se rapportent