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été fort longues, et un jour de halte me semblait nécessaire avant de s’engager dans la solitude qui sépare le Djihoué la Singa du district de Toura.

Nous arrivâmes, le 15, à Mgongo-Tembo.

En 1857 lors du passage de Burton et de Speke, Mgongo-Tembo était un établissement prospère, vendant aux voyageurs le produit de ses cultures. Mais, en 1868, plusieurs caravanes ayant subi des voies de fait de la part de ses habitants, les Arabes du Mouézi attaquèrent ses bourgades, y mirent le feu et anéantirent l’œuvre de quinze années de travail. Nous ne trouvâmes à la place de ses villages que des débris carbonisés, et des épines où avaient été des jardins.

Malheureusement, je n’avais pas, comme Burton, pour guide un Kidogo sachant se faire obéir. Si je l’avais eu, je l’aurais, ce me semble, autrement estimé que ne l’a fait mon prédécesseur. Que de fois j’ai soupiré après un pareil aide, lorsque mon éloquence échouait contre l’apathie de mes hommes ! J’étais obligé de recourir aux menaces, voire de frapper à droite et à gauche pour réveiller soldats et porteurs. Une tirikéza devenait-elle nécessaire ? il me fallait en donner l’ordre ; personne ne l’eût demandée, si importante qu’elle fût ; bien loin de là, j’avais à couper court aux