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Arrivés à Simbo vers deux heures du matin, ils en avaient battu les environs, cherchant partout les pas du cuisinier, ainsi que les traces de l’âne. Ne doutant pas que Bander n’eût été assassiné, ils avaient gagné Simbamouenni en toute hâte et y avaient exposé à la souveraine leur accusation, telle qu’ils la croyaient fondée. Celle-ci avait fait retrouver l’âne de Bander ; mais, possédant l’énergie et la cupidité de son père, elle avait demandé à mes hommes pourquoi je n’avais pas payé le tribut qu’elle avait envoyé chercher. Mes hommes, ne sachant rien de mes affaires, n’avaient pas pu répondre. La fille de Kisabengo leur avait alors signifié qu’elle se payerait elle-même, non seulement en gardant l’âne et sa charge, mais en leur prenant leurs armes, qui formeraient sa part ; les effets du cuisinier seraient pour ses gens ; en outre, on mettrait aux fers, eux, mes soldats, jusqu’à ce que leur maître vînt les délivrer.

L’exécution avait suivi les paroles ; et mes trois hommes étaient enchaînés depuis seize heures sur la place du marché, exposés à tous les quolibets de la foule, quand un Arabe que j’avais rencontré à Kingarou, le cheik Thani, les avait reconnus. Après avoir écouté leur histoire, il s’était rendu près de la sultane et lui avait démontré son imprudence.

« L’homme blanc, avait dit l’excellent Arabe en exagérant sans scrupule, le mousoungou a deux fusils qui peuvent tirer quarante coups sans arrêter, et qui envoient leur plomb à une demi-heure de marche. Je ne parle pas d’autres fusils, dont la charge. est effrayante. Il y a des balles qui éclatent et qui mettent