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lui les qualités de son cœur et les charmes de son esprit. »

Eh bien, voici M. Stanley qui prouve complètement, par son témoignage, l’exactitude de notre jugement sur Livingstone, et, par la mission même qu’il a remplie, la justesse de notre opinion, que le sort de cet homme intéressait la terre entière.

Effectivement, M. Henry Moreland Stanley est un Américain, un reporter, un de ces collaborateurs que les grands journaux envoient sur tous les points du globe chercher des informations qui puissent intéresser leurs lecteurs.

Au mois d’octobre 1869, la dernière lettre publiée en Europe de D. Livingstone était datée du 7 juillet 1868, écrite du lac Banguéolo. Tantôt on le disait mort, tantôt on le faisait revenir à Zanzibar, à Bombay ou à Suez. Le 8 octobre 1869, les journaux anglais publièrent sous la date de Falmouth, 7 octobre, ce télégramme : « Un missionnaire arrivé hier ici de Zanzibar apporte la nouvelle que le consul Kirk avait reçu des lettres de D. Livingstone datées du lac Tanguégnica. Livingstone était en bonne santé, mais tous ses compagnons européens l’avaient quitté à cause de l’extrême rareté des vivres ; il n’avait plus près de lui que quelques Arabes et ne vivait que de riz et de fruits. » Le renseignement fut démenti par un télégramme de même daté envoyé de Londres : il assurait que «la nouvelle concernant la sécurité de Livingstone