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se voyait distinctement à quelques pieds au-dessous de la surface de l’eau.

Mes soldats, amoureux de vacarme et prompts à s’en exalter, saluèrent d’une vive mousquetade le mélange d’individus qui se pressaient sur la plage.

Dans cette foule, se tenait au premier rang un membre de la Société du Saint-Esprit, attaché à la mission que les jésuites ont fondée sur la côte. Le révérend père nous invita de la façon la plus courtoise à loger dans leur maison, à y prendre nos repas, et même, si cela pouvait nous être agréable, à établir notre camp sur leur terrain. Mais, quelque pressante et cordiale que fût l’invitation des bons pères, je ne l’acceptai que pour moi, et pour la première nuit.

– Je louai à l’extrémité de Bagamoyo, du côté de l’ouest, une maison donnant sur un grand espace, auquel aboutissait la route que nous devions prendre. Dressées en face du bâtiment, nos tentes formèrent avec lui l’enceinte d’une petite cour, où pouvaient se traiter les affaires à l’abri des importuns.

Un enclos, attenant à la maison, reçut nos vingt-sept bêtes. Les caisses, les ballots furent emmagasinés ; une ligne de soldats fut placée à l’entour ; et, laissant notre camp sous la garde de Farquhar, de Shaw et de Bombay, je me rendis chez mes hôtes, qui m’attendaient pour souper.


Camp de Bagamoyo


La mission est au nord de Bagamoyo, à une distance d’au moins huit cents mètres. C’est tout un village : quinze ou seize corps de logis. Dix révérends frères et autant de sœurs forment le personnel de l’établissement, et s’y appliquent à faire jaillir l’intelligence