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point. Dès que j’en fus averti, je cherchai d’un autre côté ; et, quelques heures après, j’avais loué, pour cinq cent vingt francs, un homme qui m’était hautement recommandé par le cheik Haschid. C’était un jeune Arabe, dont les dehors n’avaient rien de très brillant, mais qui paraissait honnête et capable. Je ne l’engageais d’ailleurs que pour conduire la bande jusque dans le Gnagnembé ; après cela, ce serait à Livingstone à juger du degré de confiance qu’il méritait.

Le jour suivant, M. Kirk vint dans la matinée faire une visite au capitaine Webb. Je profitai de l’occasion pour lui dire que je craignais de ne pas pouvoir expédier à Livingstone la caravane que je lui avais organisée, et que j’aurais voulu faire partir plus tôt. « Si le steamer qui doit m’emmener est contraint d’appareiller avant l’embarquement de l’expédition, ajoutai-je, je vous prierai, docteur, de vouloir bien surveiller le départ.

– N’en faites rien, répondit M. Kirk, ou j’aurais à vous refuser. Je n’entends pas m’exposer de nouveau à d’inutiles insultes. Officiellement, j’agirai pour le docteur Livingstone, de la même manière que pour tout autre sujet britannique ; mais, comme homme privé, je ne ferai jamais rien pour lui.

– Vous me parlez d’insultes, docteur ?

– Oui.

– Puis-je vous demander en quoi elles consistent ?

– Il me reproche de lui avoir envoyé des esclaves, qui ne sont pas arrivés jusqu’à lui ; si les caravanes n’ont pas su le rejoindre, est-ce ma faute ?

– Excusez-moi, docteur ; mais, à la place de Livingstone,