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les yeux bruns et étincelants ; il me fut présenté par le lieutenant Henn : « Monsieur Oswald Livingstone.» Formalité superflue ; car ce jeune homme avait dans ses traits beaucoup de ce qui caractérise ceux du docteur. Je remarquai chez lui tout d’abord un air de résolution calme. Dans le salut qu’il m’adressa, il fut peut-être un peu réservé ; mais j’attribuai cette froideur à une nature réfléchie qui faisait bien augurer de l’avenir.

Il serait difficile de trouver un plus grand contraste que celui que présentaient les deux jeunes gens que j’avais sous les yeux. L’un était expansif, évaporé, effervescent, d’une vitalité débordante, d’un esprit jovial, toujours prêt à rire. L’autre était calme jusqu’à la froideur, avait les manières tranquilles, l’esprit sérieux, l’air ferme, le visage impassible, mais vivifié par des yeux pleins d’éclairs.

« Nous parlions de vous, monsieur Livingstone ; et je disais au lieutenant que, quelle que fût sa détermination, vous deviez aller rejoindre monsieur votre père.

– Tel est mon désir.

– À merveille. Je vous procurerai les porteurs dont votre père a besoin, ainsi que les objets qui lui manquent. Mes hommes reprendront sans peine le chemin de Gnagnembé ; ils le connaissent parfaitement, c’est un grand avantage. Ils savent la conduite qu’il faut tenir avec les chefs ; vous n’aurez pas à vous inquiéter d’eux. La seule chose sera de les tenir en haleine : le grand point est d’aller vite, votre père les attend.