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y avoir douze bouteilles d’eau-de-vie médicinale ; mais cette boîte-là avait disparu. Du reste, ma cargaison avait souffert de semblables méfaits et Asmani, qui en était le coupable, fut renvoyé immédiatement par le docteur.

En fin de compte, de tout ce bagage, dont le port avait été payé jusqu’au lac, Livingstone ne tira que deux bouteilles d’eau-de-vie et une petite caisse de médicaments.

Peu d’Arabes se trouvaient alors dans le pays ; la plupart assiégeaient la forteresse de Mirambo. Une semaine environ après notre retour, le petit cheik Séid ben Sélim (El Ouali), qui commandait en chef les forces arabes, revint à Couihara. C’était à lui qu’en 1866 avait été adressé le premier envoi qu’on avait fait à Livingstone, et dont celui-ci n’avait jamais rien vu.

Le 22 février, la pluie, qui nous avait accompagnés depuis deux mois dans tout notre trajet, cessa complètement. Le temps devint superbe, et je m’occupai de mon départ. Tandis que je faisais mes préparatifs, Livingstone écrivait les lettres que je devais prendre, et mettait au courant le journal dont il voulait me charger. Je l’approvisionnai pour quatre années ; et, de plus, comme plusieurs articles lui étaient nécessaires pour qu’il fût complètement équipé, nous en dressâmes ensemble la liste et je m’engageai à les lui envoyer de Zanzibar. Cette cargaison devait en tout former soixante-dix charges, qui, en l’absence des porteurs, n’étaient qu’un embarras pour le docteur. Or, à cette