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Comparée à celle de Djidji, sa nouvelle demeure était un palais ; outre l’étoffe, les grains de verre, le fil de laiton, les mille objets qui avaient formé la cargaison de cent cinquante hommes, et dont la moitié devait lui revenir, nous avions dans nos magasins une quantité de bonnes choses.

Ce fut un grand jour que celui où, le marteau et le ciseau à la main, j’ouvris les caisses du docteur.

Je fus cruellement désappointé : l’ouverture de chaque caisse me procura une déception. Des boîtes de biscuit, une seule était en bon état ; à peine en tout de quoi faire un repas complet. Des conserves de bouillon ! Qui donc en demandait en Afrique ? Est-ce qu’il n’y a pas là des bœufs, des moutons et des chèvres, de quoi faire tous les consommés possibles, et cent fois meilleurs que pas un de ceux qu’on a jamais exportés ? Des petits pois et des juliennes, fort bien : c’eût été un régal. Mais, du bouillon de poulet, ou de gibier… quel non-sens !

La sixième caisse contenait deux paires de fortes chaussures, quatre chemises, des bas et des cordons de souliers qui rendirent le docteur le plus heureux des hommes.

« Richard se retrouve ! s’écria-t-il en essayant les chaussures.

– Quel qu’il soit, dis-je à mon tour, celui qui envoie cela est un véritable ami.

– Oui, reprit le docteur, c’est mon ami Waller. »

Les cinq autres caisses renfermaient des conserves de viande et de bouillon.

La liste portait bien une douzième boîte, où il devait