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également pour faire des tournées apostoliques dans le Vinza, l’Ouhha et les environs.

Au versant du rocher, qui formait le cap Kabogo et dont la surface était lisse, nous distinguâmes nettement la trace de l’eau, près d’un mètre de hauteur au-dessus du niveau actuel du lac – preuve évidente que, dans la saison pluvieuse, le Tanguégnica a une crue que l’évaporation lui enlève pendant la saison sèche.

Trouvant dans un endroit nommé Sigounga une anse paisible, nous nous y arrêtâmes. De hauts versants formaient le fond du tableau, du côté du rivage, et venaient rejoindre la banquette onduleuse et boisée qui les séparait du lac. À l’entrée de la petite baie se voyait une île charmante qui nous fit songer à des missionnaires, auxquels elle offrirait un siège excellent : assez d’étendue pour contenir un grand village, et dans une position facile à défendre, un port bien abrité, des eaux calmes et poissonneuses où des pêcheries pourraient s’établir au pied de la montagne, le sol le plus fécond et pouvant suffire aux besoins d’une population cent fois plus nombreuse que celle de l’île, le bois de charpente sous la main, tout le pays giboyeux, enfin, dans le voisinage, des habitants doux et polis, enclins aux pratiques religieuses, et n’attendant que des pasteurs.

Le lendemain de notre arrivée à Ourimba, je me dirigeai vers l’intérieur de la contrée avec Caloulou, mon petit servant d’armes, qui portait le raïfle à deux coups du docteur. Après avoir fait quinze à seize cents mètres j’aperçus à peu de distance une troupe de zèbres. Me traînant à plat ventre, j’arrivai à n’être plus qu’à