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Bombay, Asmani, Mabrouki et Choupérê, afin de tenir conseil.

« Je me battrai, leur dis-je, et nous passerons. »

Ils furent terrifiés, et tous me conseillèrent de payer.

« Allez donc, Asmani et Bombay ; offrez-en vingt d’abord. Si Mionvou les refuse, donnez-en trente. S’il le faut, ajoutez-en dix. Prodiguez les paroles ; montez lentement, doti par doti ; mais ne dépassez pas quatre-vingts. S’il en veut davantage, je me battrai, je tuerai Mionvou ; je le jure. Partez, et soyez prudents. »

Bref, à neuf heures du soir, j’ai fait porter à Mionvou ce qui avait été convenu : soixante-quatre dotis pour le roi, six pour lui-même et cinq pour ses subordonnés. Total, soixante-quinze doubles choukkas ou trois cents mètres d’étoffe, un ballot tout entier et le quart d’un autre. C’était exorbitant.

Le lendemain, comme nous passions près du village fortifié de Cahirigi, on nous apprit qu’il était la résidence et la propriété du père d’un roi de l’Ouhha. L’annonce fut mal accueillie, car nous y pressentions un nouveau guêpier.

Effectivement, à peine étions-nous là depuis deux heures que deux Zanzibariens entrèrent dans ma tente. Je les reconnus pour des esclaves de Thani ben Abdallah, notre « Fleur-des-pois » du Gnagnembé. Ces deux hommes venaient de la part du roi pour réclamer le tribut ; ils demandaient de nouveau trente dotis : un demi-ballot !

Si j’écrivais les pensées que roula mon esprit en entendant ces paroles, j’en serais choqué plus tard. J’étais