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Le 4 octobre nous voyait partir pour le Gombé, qui se trouve à quatre heures et quart de Magnéra. Deux heures après, nous entrions dans un parc magnifique, un immense tapis de verdure, moucheté de sombres massifs et orné de grands arbres, qui, çà et là, se déployaient dans toute leur beauté.

Nous défilâmes silencieusement dans cet éden pour atteindre le Gombé méridional, qui traîne là ses eaux paresseuses, et près duquel nous allions nous établir.

C’était bien cette fois le paradis des chasseurs !

Je me rappelais l’amère expérience que j’avais faite des épines africaines, dans la région maritime, où une vieille piste m’avait égaré. Mais ici ! quel parc de grand seigneur pouvait être comparé à la magnifique étendue que je contemplais ?

Dès que le site du camp fut choisi, près de l’une des auges qui se trouvent dans le lit du Gombé, je pris mon fusil à deux coups, et je m’en allai dans le parc.

Au sortir d’un massif, j’aperçus trois springboks, trois bêtes grasses, qui broutaient l’herbe à une centaine de pas. Je me mis à genou et j’appuyai sur la détente. L’une des trois mangeuses fit instinctivement un saut perpendiculaire, et retomba morte. Ses deux compagnes s’enfuirent, franchissant près de