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fait offrir en cadeau. Cependant, le jour suivant, dès le matin, le ballot d’étoffes de choix fut rouvert, et je refis partir Bombay avec quatre manteaux de prix, huit mètres de cotonnade et une masse de compliments.

L’effet de ma munificence ne tarda pas à se produire. Au bout d’une heure je vis arriver une douzaine de villageois portant sur la tête des caisses remplies de sorgho, de riz, de maïs, de haricots et de gesses. Puis apparut le chef, Ma-Magnéra lui-même, accompagné de trente mousquets et de vingt lances, suivi d’un présent de volailles, de chèvres, de miel, et d’une quantité de grain suffisante pour nourrir mes hommes pendant quatre jours ; bref, une valeur grandement équivalente à celle de mon envoi.

J’allai recevoir le chef à la porte du camp et l’invitai à venir dans ma tente, que j’avais arrangée avec tout le luxe dont je pouvais disposer : mon tapis de Perse avait été déployé, ma peau d’ours étendue, mon lit recouvert d’un beau drap rouge tout battant neuf.

Ma-Magnéra, homme robuste et de grande taille, fut prié de s’asseoir, ainsi que les officiers qui l’accompagnaient. Tous me contemplèrent avec un étonnement indicible ; ma figure et mes habits les plongeaient dans une agréable stupéfaction. Ils se regardèrent ensuite les uns les autres, puis éclatèrent de rire en faisant claquer leurs doigts à plusieurs reprises. Après quelques minutes dépensées en échanges de politesse, et de leur part en une compétition de rires qui paraissaient inextinguibles, Ma-Magnéra témoigna