Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
MAROUSSIA

répondit le compère, Danilo n’est pas là. — Voilà une journée perdue. — Oui, perdue, répondit-il, mais que veux-tu ! — On ne peut jamais tout prévoir. — Oui, répondit le compère, on ne prévoit jamais tout. — Avec tout ça, le marché de demain ?

— En finiras-tu, canaille ? s’écria l’homme à la figure rouge. Ô traîtres, je la connais, votre naïveté ! Soldats, ficelez-moi ces coquins et durement. »

Ce fut vite fait ; Andry Krouk et Semène Vorochilo furent en un instant liés et garrottés.

En ce moment le maître de la maison entra.

« Qui es-tu ? rugit l’homme à la figure rouge. (C’était décidément le chef de la bande.) Comment t’a-t-on laissé entrer ici ?

— Je suis le maître de cette cabane, seigneur, répondit Danilo en faisant un salut. Vous êtes chez moi, — et je rentre.

— Holà ! vous autres, mettez des sentinelles à la porte, et que personne n’entre ni ne sorte, m’entendez-vous ? » dit l’officier à ses hommes. Puis s’adressant à Danilo :

« Si tu tiens à la vie, réponds-moi sans te faire prier. Où est le bandit que nous cherchons ? Que ta réponse soit claire, Judas ! Si tu me réponds par des balivernes, je te réduis en poudre. Tiens-toi cela pour dit. Où est le Zaporogue ?

— Le Zaporogue, répondit Danilo avec calme et surprise, c’est pour la première fois que ce nom est