Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.
6
MAROUSSIA

Polonais, cette république avait accepté les « fraternelles » propositions de la Russie.

« Nous sommes trop faibles pour lutter encore avec nos voisins. Nous avons jusqu’ici soutenu la guerre glorieusement, c’est vrai ; mais nous finirons par être écrasés. La Russie nous propose une alliance, acceptons-la. »

C’est ainsi que pensait et parlait le vieux chef Bogdan Khmielnitski, et le peuple l’avait écouté.

Au commencement tout alla bien. Égalité, fraternité, liberté, les Russes respectaient tout cela ; mais peu à peu les choses changèrent.

Au bout de moins d’une année, le peuple avait mille raisons de dire à son chef Bogdan : « Qu’avons-nous fait ? »

Le vieux Bogdan, entendant ces choses, pleura, sans que rien put le consoler.

« Tâchons d’y remédier, » dit-il après ; mais il n’y réussit pas et mourut de chagrin.

Après sa mort, l’Ukraine eut à subir bien des épreuves. Elle se divisa en deux camps ; les uns étaient encore pour la Russie, les autres tenaient pour la Pologne.

Un troisième parti s’était formé. Celui-là était pour l’indépendance complète de l’Ukraine ; malheureusement il n’était pas nombreux. C’est juste à cette époque que commence notre récit.

Le Cosaque Danilo Tchabane habitait donc avec sa