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sainteté, du vice à la vertu. Ô très saint Esprit ! ô notre Inspirateur, notre Instructeur et notre Consolateur ! Gardez-nous par votre puissance, ô Sainteté du ciel ! ô Esprit de notre Père Céleste, imprégnez-nous de vous, cultivez notre cœur, faites que nous soyons vos véritables enfants en Notre Seigneur Jésus-Christ ![1]

— L’envie chez un chrétien est une folie. Nous avons tous reçu en Jésus-Christ des biens qui surpassent tous les autres par leur immensité. Nous sommes divinités, nous avons recueilli l’héritage des biens inénarrables et éternels du royaume des cieux, nous avons reçu même la promesse de l’abondance des biens terrestres à la condition de chercher d’abord la justice divine et le royaume de Dieu : Cherchez donc premièrement le royaume de Dieu et sa justice et tout le reste vous sera donné par surcroît. (Math. VI, 33). Nous avons reçu le commandement de nous contenter de ce que nous avons et de ne pas être avares : Que votre vie soit exempte d’avarice ; soyez contents de ce que vous avez ; et l’Apôtre ajoute ensuite : Puisque Dieu dit lui-même : Je ne vous laisserai point et je ne vous abandonnerai point (Heb. XIII, 5). N’est-ce donc pas une folie que d’envier n’importe quoi à ton prochain, par exemple les honneurs, la richesse, la bonne table, les belles toilettes, un bel appartement, etc. Tout cela n’est-il pas poussière en comparaison de cette noble origine qui nous a faits semblables à Dieu en comparaison de cette divine rédemption qui nous a délivrés du péché, de la malédiction et de la mort, en nous faisant rentrer dans notre droit d’héritage aux délices éternelles. Unissons-nous donc dans un amour réciproque, dans un désir général du bien, dans la satisfaction de posséder ce que nous avons, dans l’amitié, l’hospitalité, le soulagement des pauvres et des pélerins, et enfin dans ce

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