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même, par la passion même à laquelle il se livre, mais il est surtout puni par l’abandon de Dieu, qui le délaisse parce que lui de son côté l’a délaissé. C’est pourquoi il serait bien insensé et de plus très cruel d’en vouloir à un tel homme. C’est comme si nous enfoncions dans l’eau quelqu’un qui se noie, comme si nous jetions au feu celui qui en est déjà la victime. Un tel homme se trouvant sur le point de périr, mérite que nous lui montrions le plus grand amour et que nous implorions Dieu pour lui, au lieu de le blâmer et de nous réjouir de son malheur.[1].

— Si une passion quelconque soulève une rébellion soudaine dans ton cœur, si elle te prive de repos, te remplit de trouble et fait prononcer des paroles dures et offensantes contre ton prochain, tâche de faire disparaître cet état funeste, mets-toi à genoux et confesse au Saint-Esprit ton péché, en disant de tout ton cœur : « Je vous ai offensé, ô Esprit-Saint, par ma passion, par ma colère, par ma désobéissance ! » Récite ensuite de tout ton cœur, avec le sentiment de l’omniprésence de l’Esprit de Dieu, la prière au Saint-Esprit : Ô Roi des Cieux, ô Consolateur, ô Esprit de Vérité, Vous qui êtes partout et qui remplissez tout, Vous qui êtes un trésor de bonté et qui donnez la vie, venez, pénétrez-moi, purifiez-moi de toute souillure, et sauvez, ô Bienfaiteur, mon âme obscurcie par les passions et la volupté ! Tu sentiras aussitôt ton cœur se remplir d’humilité, de paix et de repentir. Rappelle-toi que tout péché, toute passion et tout attachement aux choses terrestres, tout ressentiment et toute rancune contre ton prochain pour des causes matérielles, offense le très Saint-Esprit, l’Esprit de la paix et de l’amour, l’Esprit qui nous élève de la terre au ciel, du visible à l’invisible, du périssable à l’impérissable, du temporel à l’éternel, du péché à la

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