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l’âme, mais aussi le corps. De ton côté, fais donc voir toujours et partout l’amour ! Peux-tu ne pas aimer quand tu entends de toute part la voix qui te parle d’amour, quand il n’y a que le démon homicide qui est la personnification de l’hostilité éternelle ![1]

— Celui qui se laisse dominer par l’orgueil se sent porté à mépriser toute chose, même ce qui est saint et divin ; il détruit ou profane toute bonne pensée, toute parole, toute action, toute création de Dieu. L’orgueil est le souffle destructeur de Satan.[2].

L’orgueilleux, est mécontent lorsqu’on l’oblige à s’humilier devant les autres ; — l’envieux, lorsqu’on l’oblige à être bienveillant envers ses ennemis ; — le vindicatif, lorsqu’on l’oblige à pardonner et à se réconcilier ; — le cupide, lorsqu’on lui rappelle le devoir d’acquitter ses dettes ; — le gourmand, lorsqu’on lui parle du jeûne et du salut de son âme. Cependant il faut qu’ils surmontent leurs mauvais penchants et leurs passions et qu’ils fassent avec joie ce qui leur est imposé ou ce que l’Évangile exige ; car, dans le cas contraire, s’ils demeurent impénitents et continuent à se livrer à leurs passions, ils encourent la perdition éternelle.[3].

— Dans le courant de leur vie, les hommes s’inquiètent de tout, excepté de Celui qui donne la vie, c’est-à-dire, excepté de Jésus ; c’est pourquoi ils ne possèdent pas la vie spirituelle et sont adonnés à toute sorte de passions : à l’incrédulité, à l’athéisme, à la cupidité, à l’envie, à la haine, à l’ambition, aux délices de la table, etc. Ce n’est qu’à leur dernière heure qu’ils cherchent Jésus, en communiant, et cela même ils le font tantôt parce qu’ils se voient forcés de le faire, tantôt parce qu’ils

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