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Le Père Jean reçut un télégramme de la Cour impériale[1]. Il l’ouvrit.

Le télégramme venait de la part de Son Altesse Impériale la Grande Duchesse Alexandra Josephowna, qui l’invitait au nom de Sa Majesté à partir avec elle et la reine de Grèce, en compagnie de leur suite, pour Livadia[2] dans le train express Impérial. Quel heureux hasard ! se dit-il, j’aurai l’occasion de voir pour la première fois notre Auguste Souverain, mais hélas ! dans des conditions pénibles pour lui et pour sa famille, de même que pour la Russie entière. Mais, se dit-il encore, j’aurai pourtant le temps de rester un jour à Moscou et de revenir avec le train-courrier de demain. Sur ces entrefaites il partit, mais il oublia entièrement de répondre à son Altesse, absorbé qu’il était par la surprise que lui avait causé cette nouvelle.

Arrivé à Moscou, il reçoit un second télégramme qui lui enjoint de se trouver à Strelna pour le départ du train Impérial. Il répondit, cette fois, qu’il y serait à l’heure indiquée. À Strelna, une heure après son arrivée, il vit venir Sa Majesté la reine de Grèce avec ses plus jeunes enfants, son Auguste mère la Grande Duchesse Alexandra Josephowna, Son Altesse le Grand Duc Dimitri Constaninowitch et l’entourage de la Reine et de la grande Duchesse. Dans le wagon où le Père Jean montait, le Grand Duc s’installa dans un compartiment à

  1. Cf. Serguieff : Mon voyage et mon séjour à Livadia en octobre 1894.
  2. En Crimée.