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filet de ses théories, de ses déductions et de ses analogies. La foi embrasse du regard et voit instantanément, tandis que la raison arrive à la vérité par des voies détournées…

— Un moyen efficace d’être agréable à Dieu, c’est d’avoir, par amour pour lui, une indifférence complète pour notre corps, par exemple : lorsque pendant notre prière, malgré une paresse et une envie de dormir qui nous prend, nous ne cédons pas et nous obligeons nos lèvres et notre cœur à prier, nous prouvons par là notre indifférence pour notre corps. Cette indifférence dans toute sa grandeur a été le privilège des martyrs et des ascètes.[1]

— Tâchez d’arriver à ressentir, mais à ressentir sincèrement, le besoin d’obtenir ce que vous demandez dans votre prière, pénétrez-vous d’une croyance sincère que tout don est un bienfait, que tout don est parfait, qu’il vient de Dieu et non des hommes, non du hasard, non des circonstances, ni de la destinée non plus. Croyez fermement que le Seigneur voit et entend chaque besoin, chaque mouvement de votre cœur et de vos pensées, qu’il est souverainement clément, puissant et sage, qu’il peut, sans la moindre difficulté, tout faire pour vous, en un instant, par le seul mouvement de sa pensée, par son Fils en son Esprit-Saint, — et vous obtiendrez tout. Car s’il y a beaucoup de choses impossibles aux hommes, il n’en existe pas pour Dieu : tout est possible à Dieu. (Luc XVIII, 27.)[2]

— Pendant ta prière, sois semblable à un enfant qui balbutie, en te confondant dans un même esprit avec l’esprit de la prière que tu récites. Considère-toi comme un néant. Quant à la prière, envisage-la comme

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