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baptême ; mais déjà, en vertu de votre premier souffle créateur, soufflé dans la bouche du premier homme, tout le genre humain, tous les peuples de la terre sont votre souffle et votre progéniture ! Ayez donc pitié de nous et gardez-nous, ô Esprit-Saint ! Faites que votre souffle chasse loin de nous le poison infect du péché et des passions et nous préserve de tout attachement coupable ![1].

— Le Saint-Esprit Consolateur, qui remplit tout l’univers, pénètre les âmes de tous ceux qui sont croyants, doux, humbles, bons et simples. Il vit en eux, il les anime et les soutient. Il est un même esprit avec eux et il est tout pour eux : lumière, force, paix, joie, succès, progrès dans les bonnes œuvres, surtout celles qui résultent d’une vie pieuse, en un mot tout ce qui constitue le bien. En elle (c’est-à-dire dans la Sagesse) est l’esprit d’intelligence, saint (Sap. VII, 23). Nous avons tous été baptisés dans le même Esprit (Ps. CXLV, 9). Tous les hommes pieux sont, pour ainsi dire, imbibés d’un seul et même Esprit divin, comme une éponge est imbibée d’eau[2].

C’est l’Esprit qui vivifie (Joan VI, 63). Le rôle de l’Esprit de Dieu, dans la création, est d’animer les créatures, et celui du Fils de Dieu de les créer, de les faire surgir du néant à l’existence. C’est pourquoi le corps et le sang de Jésus-Christ surgissent du pain et du vin par l’opération du Saint-Esprit, comme ce même corps de Jésus a surgi du sang de la très pure Vierge Marie par l’opération de ce même Esprit-Saint qui souffle également la vie à chacun de nous dans le sein de nos mères. C’est donc à cet Esprit divin qu’appartiennent tous nos biens spirituels[3].

  1. Page 259.
  2. Page 162.
  3. Page 311. — « C’est pourquoi le corps et le sang de