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agréable au Seigneur, et craint à chaque instant de commettre quelque faute à l’égard du Seigneur toujours présent à sa pensée : Que votre règne arrive ! (Math. vi. 10).[1]

— Lorsqu’il s’agit des mystères de Dieu, ne te demande pas secrètement comment cela peut-il être ? Tu ne sais pas comment Dieu a tiré le monde du néant. Tu ne peux et ne dois pas savoir ici-bas comment Dieu opère n’importe quel mystère ! Mystère de Dieu doit rester pour toi un mystère, car tu n’es pas Dieu, et tu ne peux pas savoir tout ce qui est connu de Dieu, le Tout-Puissant et l’Infiniment Sage. Tu es l’œuvre de ses mains, une créature sans valeur. Rappelle-toi qu’il y avait un temps où rien n’était, et puis tout ce qui existe maintenant fut créé de rien par le Verbe de Dieu. Rien de ce qui a été fait n’a été fait sans Lui ! (Joan. i, 3).[2].

— La Suprématie de Dieu embrasse toute la création, celle de là-haut et celle d’ici-bas, celle de l’esprit et celle de la matière, les anges et les hommes, le ciel avec tout ce qui le constitue, la terre et tout ce qu’elle possède, la mer et tout ce qu’elle renferme. Sa suprématie embrasse tout sans exception, ainsi que toutes les parties des êtres et des choses créées. C’est ainsi qu’elle embrasse le cœur et la pensée de l’homme, selon ces paroles : Le cœur du roi est dans la main du Seigneur (Prov. xxi. 1) et selon les apôtres qui disent : Non que nous soyons capables d’avoir de nous-mêmes aucune bonne pensée comme de nous, mais notre science vient de Dieu (2 Cor. iii. 5). Si la grâce divine délaisse mon cœur et ma raison, je ressemble à la poussière que le vent emporte, je me sens privé de fermeté morale et enclin à toute sorte de mal, ma raison et

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