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pays, à Cronstadt, en quête de ses prières ou tout au moins de sa bénédiction. Les pauvres se pressent en foule sur son passage. Il est, pour ainsi dire, leur providence visible dans sa patrie. Que faut-il penser de cet homme extraordinaire ? Nous le dirons dans une prochaine étude, qui sera comme le complément du présent ouvrage. Nous y examinerons non seulement les faits merveilleux qu’on lui attribue, mais encore sa doctrine et les changements qu’il a introduits dans la discipline et la liturgie. Pour le moment nous nous contentons de faire connaître par des extraits de son livre son ascétisme et sa morale.

Terminons toutefois cette introduction en faisant simplement remarquer deux moyens dont se sert le Père Jean pour opérer ces faits merveilleux dont nous parlons.

En nous disant naïvement que, pendant qu’il tenait ses deux mains sur la tête de l’Auguste Malade, celui-ci n’éprouvait aucune douleur, le Père a soin d’ajouter à sa relation (Cf. Revue eccl. de Saint-Pétersbourg, 1894), qu’il venait de célébrer les saints Mystères et de prendre part au corps et au sang de Jésus-Christ. « Oui, Seigneur, vous êtes avec nous, s’écrie-t-il, oui, Seigneur, vous êtes avec nous, tous les jours ! Sans vous, sans votre présence, nous ne saurions vivre, ne fût-ce qu’un seul jour. Vous êtes avec nous surtout dans le Saint-Sacrement, dans ce mystère de votre corps et de votre sang. Oh ! combien je me sens pénétré de la croyance que le Saint-Sacrement vous contient véritablement et substantiellement !