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blables doivent nous servir d’exemple dans notre conduite vis-à-vis de Dieu[1].

— Savez-vous quand nous pouvons nous apercevoir que l’amour de Dieu commence à agir en nous ? C’est uniquement lorsque nous commençons à aimer notre prochain comme nous-mêmes, sans épargner pour notre prochain, qui est l’image de Dieu, ni notre personne, ni rien de ce qui nous appartient ; lorsque nous tâchons de lui être utile autant que nous le pouvons ; lorsque nous renonçons, afin d’être agréables à Dieu, à contenter nos appétits grossiers, nos yeux charnels, notre raison charnelle, toujours rebelle à la raison divine. Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? (Joan iv, 20). En effet, ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ont crucifié leur chair avec ses vices et ses convoitises (Gal. v, 24)[2].

— N’importe où je me trouve, dès que je me sens affligé et que je lève vers Dieu le regard de mon cœur, son amour pour les hommes répond immédiatement à ma foi et à ma prière, et mon affliction disparaît sur-le-champ. Il est, en tout temps et à toute heure, auprès de moi. Sans le voir, mon cœur sent vivement sa divine présence. L’affliction est la mort du cœur ; c’est une révolte contre Dieu. Le repos du cœur et la paix de l’âme unie à une foi ardente me prouvent avec une évidence plus claire que le jour, que le Seigneur est constamment avec moi et qu’il vit dans mon cœur. Quel intermédiaire ou quel ange possède la force de nous délivrer des péchés ou des afflictions ? Aucun, si ce n’est Dieu seul. Je le sais bien par ma propre expérience.[3].

  1. Page 76.
  2. Page 308.
  3. Page 14.