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souvent tu peux être toi-même sujet aux défauts de ton frère. Pardonne les offenses à ceux qui t’ont offensé, afin que le Père céleste te pardonne celles que tu commets à son égard et qui sont bien plus nombreuses que les offenses que tu endures. Reste toujours calme, noble, grand et digne, chasse loin de toi toute susceptibilité ; que ton esprit soit ferme et ton cœur plein de simplicité et de bonté. Voilà les conditions qui te donneront toujours le triomphe sur tes ennemis. Celui qui reprend le moqueur s’expose à la raillerie. Ne reprenez point le moqueur de peur qu’il ne vous haïsse. Enseignez le juste, et il croîtra en science. (Prov. IX, 7-9).[1].

— Lorsqu’un homme impatient et maladroit entreprend d’adapter certain objet à un usage quelconque et n’y parvient pas comme il le voudrait, à cause de son peu d’expérience ou de savoir, le voilà qui se fâche, qui s’emporte, qui jette et parfois brise l’objet, comme si ce dernier était un être animé et intelligent dont la volonté résistait à la sienne. Il arrive que l’homme en question fait tomber ceci, accroche cela, déchire un objet, entrave le mouvement d’un autre, ne trouve pas moyen de fixer un troisième à l’endroit voulu, en un mot on dirait que tout se met contre lui au point qu’il est prêt à pleurer de dépit. Mais si un maître habile prend la place de cet homme, tout marche à merveille. D’où cela vient-il ? De ce que ce dernier est un homme intelligent, ingénieux, qui en prenant en mains ce travail y emploie toute son énergie. Quel est le but de cette digression sur une question d’habileté ou de maladresse ? C’est de nous montrer que partout c’est l’intelligence de l’homme qui maîtrise la matière ; que sans l’intelligence rien ne peut se produire, par exemple, un mouvement régulier quelconque. De

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