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Josephowna me proposa de vous prier de venir ici, j’acceptai avec joie et vous remercie d’être venu. » À quoi le Père Jean répondit que cette invitation était allée au devant du désir de son cœur qui était de prier pour sa précieuse santé, surtout maintenant qu’il le voyait si malade. « La Russie entière, lui dit-il encore, adresse ses prières au ciel pour votre guérison. » Là-dessus, l’Empereur passa dans une chambre à côté, invita le Père Jean à prier et s’agenouilla. La prière achevée, Sa Majesté se leva, remercia le Père Jean et le congédia.

Le 17 octobre, le Père Jean porta le Saint-Sacrement à l’Auguste Malade. « Voici le Roi de gloire qui fait son entrée ! dit-il en arrivant auprès de Sa Majesté. Voici l’oblation mystérieuse et consommée qui arrive glorifiée ! Approchons avec foi et amour, afin de participer à la vie éternelle. » Puis aux paroles de la prière : Je crois Seigneur et je confesse[1],

  1. Werouiou Hossopodi i isspowedouiou, iako Ty iessi woisstinou Chrisstoss, Ssinn Boha jiwawo, etc. Cette belle prière est attribuée à Saint-Jean Chrysostome et se dit au moment de la réception du Précieux Sang. Voici la traduction du texte original : « Je crois Seigneur et je confesse que vous êtes en vérité Jésus-Christ, le fils du Dieu vivant, venu dans le monde pour sauver les coupables, dont je suis le premier. Je crois encore que ceci est votre très pur corps et votre très vénéré sang, je vous supplie donc, ayez pitié de moi et pardonnez mes péchés volontaires ou involontaires, que j’ai commis en parole et en action, avec réflexion ou sans réfléchir, et accordez-moi la grâce de recevoir dignement votre Saint-Sacrement, pour la rémission de mes péchés et pour la vie éternelle. Daignez, ô Fils de Dieu, m’admettre aujourd’hui à votre sainte Cène ! Je ne vous trahirai pas devant vos ennemis et ne vous donnerai pas le baiser de Judas, mais je vous dis comme le larron sur la croix : Seigneur, souvenez-vous de moi dans votre règne éternel ! Ainsi soit-il. »