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Créateur, notre Seigneur, notre Père et Bienfaiteur, l’Être infiniment saint et qui abhorre le péché. Se repentir veut dire : désirer de tout son cœur de se corriger et de réparer ses fautes.[1].

— Seigneur, donnez-moi la grâce de voir mes péchés, afin que je ne méprise pas ceux qui me ressemblent et ne conçoive pas de haine à leur égard à cause de leurs péchés, mais que je me méprise moi-même comme je le mérite, comme le plus grand d’entre les coupables, et que je nourrisse une haine implacable contre moi-même, contre l’homme charnel qui vit en moi. Si quelqu’un vient à moi et ne hait point… sa propre âme, il ne peut être mon disciple (Luc. XIV, 26) dit le Seigneur.[2].

— La pénitence doit être un acte sincère et entièrement libre, mais non un usage ou une formalité à remplir, quand même elle serait exigée par le confesseur. Dans de telles conditions ce ne sera plus la pénitence. Faites pénitence, a dit Jésus, car le royaume des cieux s’est approché, (Math. IV, 7) ce qui veut dire que le royaume des cieux est venu, qu’on n’est pas obligé de le chercher longtemps, au contraire, c’est lui, le royaume des cieux, qui nous cherche, ainsi que notre bon vouloir… À propos de ceux que Jean baptisait, l’Évangile dit : et confessant leurs péchés ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain (Math. III, 6) c’est-à-dire, ils avouaient eux-mêmes les péchés qu’ils avaient commis. Or, comme notre prière renferme généralement le repentir et la demande du pardon de nos péchés, elle doit être toujours absolument sincère et entièrement libre, mais non forcée ou réglée par l’usage ou l’habitude. Elle doit être également libre, lorsqu’elle renferme les actions de grâces et la glorifi-

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