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ACTE II, SCÈNE II.

destin ? Quand les années d’Élie furent accomplies, un char de feu ne descendit-il pas sur la terre pour l’enlever au ciel ?

LA SUNAMITE.

Eh bien ! achève.

GUEHAZI.

Le souffle divin qui animoit ton enfant ne peut-il pas retourner dans le sein de son créateur ?

LA SUNAMITE.

Et ce corps inanimé dont la grâce touchante…

GUEHAZI.

Les anges ne ressemblent-ils pas à Semida ? Pourquoi n’iroit-elle pas prendre sa place au milieu d’eux ?

LA SUNAMITE.

Oui, tu l’as dit, elle en est digne ; mais que viens-tu m’apprendre ? Pourquoi nos pères ignoroient-ils le mystère que tu me révèles ? Quand ils imploroient le Tout-Puissant, que lui demandoient-ils ? une nombreuse postérité et la prolongation de leur propre vie ; ils ne connoissoient point d’autre avenir.

GUEHAZI.

Il en est un dans le ciel.