Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/193

Cette page n’a pas encore été corrigée


Jules Renard ne s’est pas contenté d’appliquer le sens nouveau de son art à des scènes détachées.

Son roman l’EcorniJleur est un des plus originaux de ces années dernières. La facture, d’abord, en est personnelle. Tout ce qui n’est pas le geste définitif, l’éclair dont nous parlions, est supprimé. Ses chapitres, comme ses petits tableaux à part, se succèdent par brusques et rapides projections ; ils ont chacun leur unité complète. Ainsi que dans la vie, il n’y a point de remplissages analytiques pour remplacer ces secondes de silence qui séparentles faits.L’unité de l’œuvre entière n’en est pas affaiblie, car les gestes se commandent les uns les autres et se fondent au même point l’un dans l’autre, sans qu’une brume explicative les fasse évanouir hors du cercle vivant.

L’Ecornifleur est le parasite, non seulement le pique-assiette, mais l’insecte malfaisant, le