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les derniers bretons.

cesse. Elle est là comme Naples sous son volcan, avec la mort pour oreiller.

Il y a soixante ans (c’était le 13 août 1773, nombre doublement fatal !), la plus grande maison de cette place était magnifiquement éclairée. Les rires et les sons des instrumens sortaient par bouffées des fenêtres entr’ouvertes. Il y avait bal. À la porte, une jeune fille, en robe de mousseline et en mules de satin rose, avait ses deux mains dans les mains d’un jeune homme dont le bras était passé à la bride d’un cheval, et qui, revêtu de ses habits de voyage, se disposait à partir. Tous deux déploraient amèrement cette séparation de quelques heures, au moment d’une fête. Mais c’était par l’ordre de M. l’ingénieur en chef des États de Bretagne ; il y avait une longue course à faire par les dif-