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SÉMIDA.


La terre était la même.


MADELEINE.


Alors pourquoi pleurer,.
Et dans un souvenir si triste t’égarer ?
Sais-tu que ton absence afflige, dans nos fêtes,
Cléophanor ton père, un de nos grands prophètes ;
Et l’ange qui jadis sur terre te garda,
Ton bel ange Éloïm, le sais-tu, Sémida ?


SÉMIDA.


Oui.


MADELEINE.


Pourquoi fuir ainsi le jour, ô jeune sainte ?
Pourquoi couvrir de deuil ton voile d’hyacinthe ?
Que fais-tu, que fais-tu de ton éternité ?


SÉMIDA.


Sur ma croix d’or, ma sœur, mon œil s’est arrêté :
Oui, sur cette croix d’or rayonnante ; et c’est elle
Qui me sert d’horizon dans la vie immortelle.
A savoir mes secrets elle seule a des droits.
Je chante sur ma viole et pleure sur ma croix.
Je l’avais au berceau, Madeleine, et je pense
Que ma dévotion aura sa récompense.
Cette croix sur mon sein est un mystère aussi ;
Je la portais sur terre et je la porte ici.
Et je vois, ô ma sœur, ou je crois voir peut-être,
Sur la relique en feu l’avenir m’apparaître.