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Miroir immaculé, miroir qui toujours brille,
Dans la sainte maison du père de famille !

Mais le degré d’extase a des noms différents
Parmi les bienheureux, et vient marquer leurs rangs.
C’est leur noblesse, écrite en signes de prière ;
C’est le blason céleste empreint sur leur lumière ;
Et deux beaux Séraphins, rois des champs azurés,
Par des signes jumeaux l’un vers l’autre attirés,
Pareils dans leur éclat, pareils dans leur ivresse,
Pareils dans les trésors de leur sainte richesse,
Forment ces purs hymens, plus chastes que le jour,
Et dont l’éternité n’épuise pas l’amour.
Et les heureux époux, dans les nœuds qui les lient,
Sans fin, selon l’esprit, croissent et multiplient
En pensers, en sagesse, en louanges de feu :
Ces beaux fruits immortels du grand arbre de Dieu.

Avez-vous contemplé l’hymen plein de mystère
Des astres amoureux des fleurs de notre terre,
Dans une de ces nuits où le sylphe Ariel
Semble avoir répandu son haleine de miel ?
Les constellations, radieuses abeilles,
Aspirent le printemps par toutes ses corbeilles.
Un rayon des Gémeaux, en voilant son ardeur,
Sur les lys frémissants vient baiser la pudeur.
La pléiade se penche heureuse, et donne une âme
A l’ixia dardant ses six langues de flamme.
Les étoiles du char endorment leur clarté,
Sur cette grande fleur, panache velouté,
Portant, sans voir fléchir l’or de sa tige blonde,
Le nom impérial DE LA GLOIRE DU MONDE.