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« Sauve le matelot pour que, le lendemain,
« Il m’aperçoive en rêve, une palme à la main.
« Adoucis aux pasteurs la pente des collines,
« Et promets-moi pour mère aux âmes orphelines ;
« Et ne quitte jamais ce voile blanc, béni,
« Pour abriter l’oiseau qui tombe de son nid.
« Ce qu’il te faut de grâce, ange, je te l’accorde ! »
Et l’ange, tout brillant de ta miséricorde,
Venait, médiateur que ton souffle animait,
Épancher plus de dons que l’espoir n’en promet ;
Prolonger dans nos cœurs ses veilles fraternelles,
Blanchir notre horizon de l’aube de ses ailes,
Et verser sur nos maux, à toute-heure, en tout lieu,
De chastes pleurs empreints de l’essence de Dieu.
Que fais-tu maintenant, que fais-tu de ton règne,
Dans l’océan de joie où ton peuple se baigne ?
Ta main vient ajouter une perle à ses flots,
Et la plus transparente au fond des claires eaux ;
Et tu peux, seule, au sein du divin tabernacle,
Des bienfaits de la croix agrandir le miracle ;
Et de ton souffle pur qui s’exhale pour eux,
Raviver l’air du ciel autour des bienheureux ;
Leur verser en rayons la paix qui t’environne,
Être du paradis la reine et la couronne ;
Et jetant sur les cœurs ton aimable lien,
Mesurer leur extase aux battements du tien !

Oh ! parmi tous ces deux que réjouit Marie,
Celui qu’elle préfère est la jeune patrie
De ce peuple d’enfants, souriant et vermeil,
Dont le front eut à peine un rayon de soleil ;
Qui n’ont pas adopté la terre pour demeure ;