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Tels qu’un souffle enchanté s’exhalent tous leurs jours
Et s’ils sont immortels, c’est qu’ils aiment toujours.
Salut ! ô palmiers d’or ! Palais de cymophane !
Jardin où nulle fleur du désir ne se fane ;
Où, comme un saint trésor, la vie est au Seigneur ;
Où s’éteint l’espérance à l’éclat du bonheur !
Du bonheur, diamant à la mystique flamme,
Fait des rayons de l’ange et des pleurs de la femme,
Lorsque vers le Sauveur se sentant attirer,
Aux portes de l’Éden elle revint pleurer.
Salut, séjour flottant, sanctuaire qu’habite
La belle éternité dont l’extase palpite ;
Où le cœur, chaste autel, garde le même feu ;
Paradis incréé, profond firmament bleu !
Abîme de transports sondé par la prière,
Où l’âme absorbe Dieu, comme un flot la lumière !

Pour les enfants du ciel le charme le plus doux,
C’est que chacun s’endort dans le bonheur de tous,
Comme des cygnes blancs, la nuit, chastes volées,
Dans la même fraîcheur des ondes constellées.
L’ivresse des mortels, en triomphe portés,
Qu’une grande action hors d’eux-même a jetés ;
Qui sur l’humanité suspendent leur exemple,
Comme un ange sauveur à la voûte d’un temple ;
Et dont le nom réveille au fond des cœurs brûlants,
Des battements de gloire, à travers deux mille ans ;
Les dévoûments sacrés ; l’héroïque délire ;
Les grands frémissements des transports de la lyre,
Lorsqu’un Poëte-Dieu, par son siècle épié,
S’élève en l’aveuglant des feux de son trépied,
Et, plus que du laurier dont son front s’environne,