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je ne veux point qu’on se méprenne sur la signification de mon œuvre. Je n’ignore pas que les paroles de saint Chrysostôme ont été différemment interprétées par l’Église ; je n’ignore pas qu’une opinion d’Origène, puisée dans les théogonies indiennes, s’anéantit devant le jugement des conciles, et je hasarde comme une simple fiction ce qu’il enseignait comme une vérité. Les entraves de la réalité n’existent point pour la poésie ; sa liberté fait sa grandeur, et, comme je le dis dans mon épigraphe, la lyre peut chanter tout ce que l’âme rêve. Une vue de l’imagination n’est pas une croyance ; une invention épique ne peut en aucune manière porter atteinte à l’inviolable autorité du dogme. Et lorsque le poëte, dans un élan d’espérance, ose dépasser les limites de la clémence suprême et demander un dernier miracle à l’amour divin, le chrétien se prosterne avec respect devant le mystère le plus redoutable du catholicisme.