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quelques découvertes récentes de la chimie moderne, pour ne voir, dans les éléments atomiques des corps, que des différences numériques admises autrefois par les Pythagoriciens ; ils prennent le christianisme pour la base unique de toute vraie philosophie ; ils ont leur initiation comme les prêtres égyptiens, leur seconde vue comme les pâtres écossais ; ils demandent quelquefois à la vie présente une vision extatique de l’existence à venir, et ils considèrent l’âme humaine comme une sorte de pythonisse sainte, toujours prête à évoquer les merveilles de ce monde invisible, dans lequel j’ai osé placer la fable de mon épopée.

Pourquoi le poète serait-il plus timide que le théosophe et le métaphysicien ? En faisant de la muse une initiée mystique, j’ai rouvert pour elle les régions où le Dante, Milton et Klopstock l’avaient déjà conduite. Car, chose digne d’être remarquée, le merveilleux, qui n’est qu’un accessoire dans les épopées antique, devient, presque toujours, pour le poëte épique moderne, le sujet même de ses chants. Une religion toute spiritualiste le commande.

L’alliance des deux mondes, comme on l’a souvent fait observer, était facile aux poètes du paganisme. Leur Olympe ne dépassait pas la région des nuages ; la ceinture de Vénus était faite à la taille d’Hélène, et la lance des héros atteignait facilement les immortels. Mais chez les modernes, les choses ne sont pas