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Et Lucifer, paré de ses splendeurs natales,
Debout sur les saphirs, qu’on a jetés pour dalles
Aux degrés du lieu saint, rend à sa harpe d’or
De ses hymnes perdus l’harmonieux trésor.


LUCIFER.


« Gloire ! ma jeune voix n’a plus de chants funèbres,
Je reprends aujourd’hui l’hozanna commencé
Avant que sur mon cœur, épris de ses ténèbres,
L’enfer de dix mille ans, jour à jour, eût passé.
Leur souvenir se perd dans mon hymne d’extase.
La place où fut l’abîme à la croix sert de base :
Arbre qui jusqu’à nous, de douleur en douleur,
A travers l’infini vint plonger sa racine ;
Et qui devant Dieu seul incline
Ses grands rameaux d’élus dont l’archange est la fleur. »



Et le Fils, comme après le terrestre calvaire,
Vient s’asseoir pacifique à la droite du Père ;
Et colombe de feu, l’Esprit éblouissant,
Au triangle incréé du Père au Fils descend.


ÉLOÏM.


Magnifique présent ! brillante renaissance !
L’ange n’est plus jaloux de l’homme racheté.
Ton peuple, ô Jéhova ! doit à la triple essence
Du salut des enfers toute la majesté.
Et dans l’immensité gracieuse et fleurie,
Il n’est plus d’exilés qui pleurent la patrie !
Tes deux créations n’ont qu’un même jardin :
Comme deux lotus bleus sous l’onde cristalline,