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Comme un croissant qui tremble au front brun des sultans,
Portiques de saphirs dont la chaîne s’allonge
Jusqu’où de l’Éternel l’œil sans limites plonge ;
Cintres où vient briller, dans son séjour natal,
Comme douze astres d’or, l’urim sacerdotal.
L’urim où tant de rois, sur l’épliod du grand-prêtre,
Regardaient à genoux l’invisible apparaître ;
Et serpenter l’oracle aux veines de l’onyx,
Et le sort caché luire aux feux du sardonyx.
Livre où Joad faisait passer, en mots de flamme,
Tout l’avenir vibrant aux échos de son âme.
Livre ouvert pour le juste en toute sa clarté,
Mais que l’œil du méchant couvrait d’obscurité.
Le dieu vainqueur passait sous ses arcs magnifiques,
Ceint du bandeau pourpré des princes séraphiques.
Ayant brisé la coupe où son orgueil a bu,
Idaméel, lion de la grande tribu,
Se lève ; sa pensée et rajeunie et pure,
Flamboie à son beau front avec sa chevelure ;
Signe phosphorescent de puissance-et de foi,
Couronne du génie à sa tête de roi.


IDAMÉEL.


« Gloire ! je puis chanter l’ineffable délire,
L’extase de l’amour qui me sert de remord.
L’hymne d’Idaméel ne brise plus la lyre,
Le nom d’Idaméel ne donne plus la mort.
Nombreuses nations, dont j’étais le prophète,
Nulle de vous ne manque à l’angélique fête
Qu’aux élus du pardon donne l’éternité.
Miracle lumineux que tout regard contemple.
Quand Dieu vous montre dans son temple,