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Il voit surgir, passer, flotter de toutes parts
(Ébauches qu’en leur vol la fantaisie achève,
Architecte changeant de son humide rêve),
Des forêts aux rameaux ruisselants, dont Ophir
Semble avoir coloré les feuilles de saphir ;
Et de beaux coursiers bleus qui s’élancent limpides,
Avec le grand collier de leurs perles liquides ;
Et des soldats de brume, en légers tourbillons,
Des feux de l’arc-en-ciel armant leurs bataillons ;
Et des fleurs de cristal, et de pâles trophées,
Et les cercles tournants de la danse des fées ;
Et les gnomes d’opale, et les psylles trompeurs
Prêtant leurs cheveux d’or aux franges des vapeurs.

O bienfait plus puissant qu’autrefois la parole !
La fleur du Paradis, en doublant sa corolle ;
Enivre chastement d’un parfum enchanté
L’homme et l’ange complets pour la félicité.
Un saphir plus ardent luit aux célestes voûtes.
Chaque âme s’éblouit de la splendeur de toutes.
Jéhova !!! grand artiste à notre encens offert
Qui pour doubler ton œuvre en retranches l’enfer !
Bienfaiteur qui guéris la blessure cruelle
Que la mort avait faite à l’âme universelle !!!
Jadis tu fis de rien ton univers géant,
Mais le mal est plus loin du jour que le néant ;
La résurrection est plus que la naissance.
Tu n’avais en créant qu’essayé ta puissance ;
Tu n’avais que jeté le premier fondement
D’une œuvre dont ce jour est le couronnement.
Tu n’avais, moissonneur, que préparé le chaume
Pour le plus bel épi de ton flottant royaume : .
Sois béni ! .. toute chute a remonté vers toi ;