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O prodige !… du fond de ces gouffres sonores
On a vu s’élancer en flottantes aurores,
Tout un monde d’élus sans cesse renaissant :
Chaque note s’envole, ange resplendissant.
Et ces notes, ces chants, ce concert séraphique,
C’est la voix du Seigneur, puissante et pacifique,
Ressuscitant, aux yeux de son peuple ébloui,
Tout ce qui dans ses feux s’était évanoui.
Innombrables essaims, phalanges rajeunies,
Flots purs d’un océan d’extase et d’harmonies ;
Peuplades d’immortels, que ne compterait pas
Toute l’immensité des nombres d’ici-bas.
Gloire !!! le sein de Dieu n’est qu’un foyer de vie
Où rien ne se consume, où tout se purifie.
Gloire !! ’. chaque être en lui prend un éclat pareil
A l’albatros planant dans le matin vermeil.
Gloire !!! ce ne sont plus ces formes désolées,
Des ombres de leur âme incessamment voilées ;
Ces cris blasphémateurs ; ces fronts aux plis brûlants,
Des foudres du Très-Haut labourés dix mille ans ;
Ces cœurs désespérés, sépulcres noirs de crime,
Dont le Christ tout entier n’a pu combler l’abîme ; ~
Dont la flamme divine est venue engloutir
Dans son orbe infini l’incertain repentir.
Ce sont de blancs esprits, des formes en prière,
Croisant sur leur sein pur leurs deux mains de lumière ;
Des cœurs resplendissants, des fronts dignes du Ciel,
Portant dans leur sourire un bonheur immortel ;
De suaves soupirs, une voix douce et tendre,
Que sans mourir d’amour l’on ne pourrait entendre.
O transport ! ô pardon ! triomphe de pitié !