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Enveloppé des feux d’un formidable éclair ;
Tel qu’aux rochers d’Horeb les yeux de son grand-prêtre
Dans le buisson ardent le virent apparaître.
Cette flamme terrible en tourbillon vivant
Montait, comme agitée aux souffles d’un grand vent.
Des mots cachés, pareils à ceux dont un prophète
Du roi de Babylone épouvantait la fête,
Rampaient à sa surface, et passaient tournoyant
Dans la vive blancheur de l’éclair ondoyant ;
Et jamais le Très-Haut, dans sa toute-puissance,
N’avait d’un feu semblable empreint sa triple essence.
L’aigle apocalyptique en a baissé les yeux ;
Et sur ses griffes d’or, courant de cieux en deux,
Le lion de Saint-Marc de sa large crinière
Hérisse avec terreur les anneaux de lumière.
Des anges de la mort les ténébreux essaims,
Sans en attendre l’ordre, ont fui le saint des saints ;
Craignant de disparaître à l’œil qui les regarde,
Et que Dieu dévoilé ne consume sa garde.

Quand le Vésuve voit sur son sein de géant
De sa lave fluide ondoyer l’Océan,
Et comme en deux miroirs, brûler sa double image
Dans la mer sans vaisseaux et les cieux sans nuage ;
Lorsqu’il courbe dans l’air, qu’il tourmente à long bruit.
Son écharpe rougeâtre, arc-en-ciel de la nuit ;
Et que sa tête en feu dans l’onde au loin grondante
Baigne avec majesté sa chevelure ardente ;
Et qu’il tord, dans son sein, ses entrailles d’éclairs
En travail d’un orage à déplacer les mers.
Lorsque d’un grand linceul de cendre il enveloppe
Ainsi qu’un trépassé la belle Parthénope,
Et que, sous ses pieds noirs, court un feu souterrain,