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« Et tu vivras, brisé par des tourments sans trêve,
« Que le neuvième enfer inventa dans un rêve ;
« Et nos volcans luiront, rangés autour de toi,
« Comme pour les splendeurs d’une fête de roi.
» Leurs feux ceindront tes flancs ; l’éternelle tempête
« Aux deux bras de la croix balancera ta tête,
» Labourera ton corps de son brûlant sillon.
« Et moi, te surveillant du sein d’un tourbillon,
« Je viendrai m’assurer si, digne de l’abîme,
« Tu sais payer en Dieu ton tribut de victime,
« Si ton bandeau sanglant garde sa pesanteur ;
« Si ta croix d’agonie a toute sa hauteur !!! »

Il dit ; et tous les chefs des démons en tumulte ’
Ont envoyé leur joie au secours de l’insulte ;
A leur Idaméel des lauriers sont offerts :
Car on flatte les rois même au fond des enfers.
Mais, comme un vent de feu que le désert envoie,
Passe rapidement cet ouragan de joie.
La croix sombre est debout, rien ne la peut voiler :
Toutes les voix du sang commencent à parler.
La croix a dans les airs déployé la victime !
Elle égale en hauteur l’axe entier de l’abîme ;
Et l’on croit voir, avec tous leurs peuples errants,
Tourner sur cet appui les neuf cercles souffrants.



Esprit saint, soutiens-moi ; jamais ardent délire
N’osa porter si loin le regard de la lyre !!
Prophète de salut, jamais nul n’a chanté
Une douleur du Christ changeant l’éternité ;