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Cependant en tumulte, au cri du Souverain,
Venait de s’assembler l’infernal sanhédrin.

Lorsqu’un brandon sauvage est tombé dans les herbes,
Renaissantes moissons des savanes superbes,
L’incendie, hydre immense, hydre aux replis rampants,
Emprisonne, en ses feux, la fuite des serpents ;
Avec des sifflements quelquefois il se dresse ;
Dans ses grands nœuds de flamme étouffe la tigresse ;
S’allume au cou soyeux du buffle noir qui fuit :
La torche mugissante épouvante la nuit.
Il va saisir en l’air, bondissante famille,
Les jaguars tachetés dont la robe pétille ;
11 parsème le ciel de blafardes rougeurs,
D’où les vautours, pareils à des oiseaux plongeurs,
Viennent sonder, cherchant une mourante proie,
Cette ondoyante mer dont la vague flamboie.
Tout brûle, et l’incendie aux changeantes couleurs,
S’abreuve de rosée au calice des fleurs ;
Et les hauts cèdres blancs, les baobads difformes,