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« Chastes saphirs sortis du creuset des tourments,
« Luiront au front des saints que ton ciel environne,
« Pour doubler les rayons de leur belle couronne,
« Pour qu’il ne manque pas un épi de Sion
« Dans le champ qui succède à la création. »
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Ainsi priait Jésus, ce Dieu de la prière.
Sur son lit de travail, défaillante, une mère
Pare, en espoir, l’enfant des plus suaves fleurs.
Et sa moisson de joie est faite sous ses pleurs :
Telle de Christ mourant l’âme, un instant ravie,
Souriait, du sépulcre, à son œuvre de vie ;
Et comme un groupe élu de cygnes radieux,
Lui chantant dans l’orage un chant mélodieux,
A l’entour de sa croix, un instant balancées,
Voltigeaient sur ses maux ses aimantes pensées.

Oui, tu croyais déjà, d’espérance enivré,
Lier la sombre gerbe à ton faisceau doré,
Oh ! Christ ! quand tout à coup, de leurs tombes vivantes,
Dans le septième enfer reines des épouvantes,
Montent jusques à toi des formes, dont les noms
Ne sont pas prononcés même par les démons.
Jamais, quand d’un enfant il vient boire l’haleine,
Smarra, gnome bleuâtre aux ailes de phalène,
N’enfonça plus avant l’épine des frayeurs
Qu’il cueille aux champs glacés des pâles fossoyeurs.
Elles ont sous leur vol courbé ton front d’athlète,
Tordu ta chevelure en leurs doigts de squelette,
Et le sphinx, imprimant sous ses griffes de fer
Les blasphèmes du doute aux murs noirs de l’enfer,