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« Les rayons de ma tête blonde,
« Afin qu’il grandît avec moi.

« Et la sainte Vierge Marie,
« Beau lys qui vers toi s’élançait,
« Dans son amour, chaste et fleurie,
« Sur son cœur joyeux me berçait,
« Sur son cœur, veillant solitaire,
« En des flots d’extase perdu :
« Saphir tout voilé de mystère,
« Le plus pur autel sur la terre
« Où je sois jamais descendu.

« Et quand la pécheresse femme
« Lavait mes pieds, elle prenait
« Bien plus de myrrhe et de cinname
« Pour son cœur, qu’elle n’en donnait !
« Et des tombeaux s’ouvrait la pierre
« Sous une larme de mes yeux ;
« Et tu venais à ma prière,
« Et mon plus humble sanctuaire
« Avait la grandeur de tes cieux.

« Et tu ne viens plus !!! Ta puissance
« S’est changée en verge de fer.
« Seigneur, pourrai-je, en ton absence,
« Briser les tombes de l’enfer ?
« Lorsqu’au Cédron nous t’appelâmes,
« Ton ange vint nous raviver ;
« Penses-tu donc que, dans ces flammes,
« Le poids du cadavre des âmes
« Soit plus facile à soulever ?