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Sous les berceaux d’Eden ton œil, plein d’autres flammes,
Veillait moins prudemment sur la pudeur des femmes,
Quand tu venais, serpent cauteleux et vermeil,
De deux enfants de Dieu séduire le sommeil ;
De leurs rêves fleuris leur assigner le terme,
Et leur cueillir un fruit ayant l’enfer pour germe.
Crois-tu donc que Satan, maître en l’art de flatter,
Soit le seul tentateur qui se fasse écouter,
Et qu’on s’arme au hasard d’un prestige inutile
Si l’on n’a revêtu la forme d’un reptile ?
Esclave, cette femme est à moi. »


                                                          Mais Satan
Sur le dos montueux du chaos haletant,
Pose un pied formidable, un moment s’y balance,
Plus haut que son rival dans un autre air s’élance ;
Ses ailes, déployant au nom de Jéhova
Cette nuit que la foudre en leurs longs plis grava,
Cachent la vierge aux yeux qui se posaient sur elle ;
Sémida monte et fuit…

                                          Ainsi la tourterelle
Qui voit briller sous l’herbe un œil de diamant,
Invitée à mourir quitte le firmament.
Le lézard, séducteur à la crête pourprée,
Fait reluire au soleil sa robe diaprée ;
Il enchante sa proie, et l’œil fascinateur
Voit du vol tournoyant décroître la hauteur.
A travers les rameaux où dort son nid de mousse,
La victime descend, descend plaintive et douce,