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Laisseras-tu ses pieds sans un baiser de toi ?
Viens… la rédemption de l’abîme s’opère !!!


SÉMIDA.



Je vole vers le fils.


LE CHRIST, du fond des enfers.

                                  Remonte vers le père.
Dis-lui que tu m’as vu dans l’ombre agonisant,
Au plus profond du cœur allant puiser mon sang
Pour sa justice… Fuis, fuis, j’ai repris mes armes,
Raconte quel combat se livre pour tes larmes.
Je ravirai son peuple à ton royal époux,
Tu n’en pleurais qu’un seul, je les sauverai tous.
Mais écoute ma voix, fuis, vierge téméraire,
Ne viens pas de ton voile agrandir mon suaire.
. J’ai payé ton salut, ne viens pas m’apporter
Une seconde fois ton âme à racheter.
Ne viens pas joindre encore à ma tache absolue
Tout ce que pèserait le rachat d’une élue.
Crois-tu l’homme et l’archange un fardeau trop léger ?
Mon sillon de douleurs ne peut plus s’allonger.
J’ai promis, j’ai donné cette moisson amère ;
Je ne puis rien pour toi, quand tu serais ma mère !!!
Remonte, Sémida !!! »



                                            Mais il était trop tard ;
L’imprudente trop près du flamboyant regard
Avait baissé son vol ; et superbe, inflexible,
Armant de plus d’éclairs ce regard invincible,