Page:Soumet - La Divine Épopée, 1841.djvu/345

Cette page n’a pas encore été corrigée


Et l’on savait leur nom dans les nids du coldor.
Et le roi des oiseaux de l’Éden, en hommage,
Accordait à leur voix sa lyre de plumage ;
Et, fleur impératrice aux jardins de l’éther,
Surpassant en rayons le disque de l’aster,
L’hélianthe splendide ouvrait sur la colline
Les gerbes de soleils qu’à leurs pieds elle incline.
Mais sans voir ni la fleur, ni l’étoile germer,
Sans rencontrer d’amour qu’elles veuillent aimer,
Elles demandent Christ au séraphin qui veille.
Tel, cherchant l’arbre d’or dé merveille en merveille,
Ce fameux arbre d’or que les rois d’Ispahan
Permettent au soleil de voir une fois l’an ;
Le voyageur admis dans les salles amhrées,
Traversant, dédaigneux, les richesses sacrées,
Ne veut apercevoir ni l’urne de saphir
Qu’un griffon pour Xercès déroba dans Ophir,
Ni les jardins aux fleurs d’améthiste, qu’arrose
Un jet d’eau tout empreint de l’essence de rose ;
Ni le jaguar d’argent, de perles tacheté,
Ni le paon dont la queue, à son extrémité,
Ouvre cent diamants énormes, et couronne
De ce bel arc-en-ciel le dais brillant du trône :
Il cherche l’arbre d’or, et vainement a lui
De palais en palais tout ce qui n’est pas lui.


MÉHALA.


« Du dernier Paradis nous franchissons l’enceinte,
Mes sœurs, et sous nos pas la grenadille sainte
A cessé de fleurir, et les anges voilés
Ne cueillent plus ici les épis étoiles.
Nous trouverions à peine aux rameaux des aurones